Les couleurs du silence sont une invitation à admirer différemment ces hautes terres de l’Ardèche. Laurent Haond sait capter les moments fugaces où la lumière transcende les paysages. Sa connaissance profonde de cet environnement guide ses pas pour des moments de rêverie pendant lesquels il suffit d’ouvrir les yeux et d’humer les parfums. Il faut savoir sentir le vent, ce compagnon de tous les jours en ces hauts lieux, qui coule sur notre visage et se glisse dans notre sang. Laurent Haond est intime de ces paysages, une intimité qui le tient en éveil et en alerte depuis sa plus tendre enfance. Des liens indéfectibles le relient à l’histoire de ce pays, celle de ces hommes, de leurs pratiques, de leurs croyances et de leurs savoir-faire. Il a cheminé partout. Peu de formes, de chemins, de sentiers, de couleurs ont échappé à son regard. Mais la belle leçon qu'il a retenue de ses pérégrinations à l’heure des ombres longues, c'est l'inépuisable leçon de la lumière et du silence. Cela est à la portée de toutes et de tous, si nous savons arpenter les chemins, glisser dans les sous-bois, nous asseoir sur les murettes, comme au bord du Monde.

La Revue du Vivarais a édité en 2010 plusieurs études approfondies sur le bourg de Montpezat-sous-Bauzon. Sous la direction de Laurent Haond, divers auteurs ont abordé l’étymologie des lieux-dits de Montpezat, son histoire ancienne, de l’époque préhistorique à la Révolution de 1789, la géologie appliquée à l’architecture vernaculaire du village et de ses hameaux et le passé industriel de la vallée où plusieurs moulinages étaient établis depuis le XIXème siècle.

Les sourires de la terre, l’hommage de trois artistes ardéchois à ceux qui ont souri aux photographes, en toute simplicité. Une émouvante galerie de photos qui laisse parler le cœur

Au fil des pages, les auteurs nous présentent les sourires des gens de la terre, comme autant de moments de bien-être et de complicité partagés jadis. En toutes saisons, à toutes heures, les portes s’ouvrent. Une émouvante galerie de photos d’hommes et de femmes humbles et vrais, servie par un texte fort fait de « fragments de vie ». Tel un carnet de voyage ou un album de famille, un ouvrage qui laisse parler le cœur, rythmé de citations et de proverbes. Jean-Marc Chamard propose une galerie de portraits hauts en couleur, sur le Plateau ardéchois, qu’il connait si bien. Bernard de Chanaleilles, lui, s’est concentré sur le bourg de Burzet, pour mettre en lumière un quotidien aujourd’hui révolu. Laurent Haond, enfin, évoque les gestes et les maisons traditionnelles des paysans des hautes terres de l’Ardèche.

La Montagne ardéchoise est un lieu magique pour sa nature grandiose, immortalisée ici dans de nombreuses séquences : la flore exubérante du printemps, les fenaisons estivales, la magie des couleurs de l’automne, les grandes étendues couvertes de neige de l’hiver. En fait, les saisons rythment sur ces hautes terres – peut-être plus qu’ailleurs – la vie quotidienne. Elles seront donc les protagonistes de cette balade sur les hauts plateaux ardéchois, où la nature et ses paysages majestueux, l’agriculture traditionnelle et l’architecture rurale sont intimement liées.

La Côte du Pal est le tronçon de l’ancienne route Viviers-le Puy qui depuis le fond de la vallée de Montpezat – en Haute Cévenne ardéchoise – s’élance vers le Plateau ardéchois. Oublié aujourd’hui, ce tracé était fameux célèbre jadis pour la difficulté éprouvée par les muletiers, pèlerins ou simples voyageurs… à franchir « la Montagne du Pal ».
Au pied de la côte, voici le Fau, village d’origine médiévale organisé en partie pour participer au franchissement du rebord cévenol. Le rôle des muletiers locaux fut déterminant à cet effet. Au sommet de la montagne, c’est le Pal, hameau qui assistait déjà au Moyen Age le voyageur avec son hospice et sa chapelle. Et que dire des divers corps de métiers – forgeron, maréchal ferrant, tavernier, charpentier, cadissier, coutelier – disparus depuis longtemps et qui caractérisaient tant ces petits hameaux ardéchois.
Le contraste est total entre le Fau et le Pal, si proches à vol d’oiseau mais que tout sépare, si ce n’est l’appartenance à la seigneurie de Montpezat pendant l’Ancien Régime et à la commune de Montpezat aujourd’hui ; la géographie, l’histoire, l’architecture, le travail quotidien et les traditions s’opposent presque toujours.
La Côte du Pal fait alors figure de trait d’union entre ces deux mondes, qu’elle semble vouloir lier inexorablement malgré le temps qui passe. Ainsi, c’est en mettant un peu de lumière sur les pavés de la Côte du Pal que vous êtes invités au voyage, au fond d’une vallée ardéchoise dominée par le rebord du Plateau, pour découvrir le Fau et le Pal, à travers leur passé, présent et avenir.

Retournons le temps d’un livre au Pays de Montpezat, dans les années 1900, à une époque où les versants de nos montagnes étaient couverts de cultures. La rue principale du bourg était bordée d’échoppes, l’activité des moulinages était à son apogée et les hameaux grouillaient de monde. Cet ouvrage est une balade originale, sur la base de clichés anciens, qui mettent en lumière l’histoire ancienne et récente de nos vallées cévenoles. Les anecdotes y sont nombreuses, tant sur la vie quotidienne, agricole, artisanale et industrielle que sur certains personnages restés célèbres.